Auteur/autrice : college_amap
Visite du Potager
La pomme de terre
Cultivé dans plus de 150 pays, la pomme de terre est aujourd’hui consommée presque partout dans le monde. En France, nous en mangeons chaque année entre 60 et 70 kilos par habitant. Comment imaginer alors qu’elle n’est arrivée sur notre table qu’à la fin du XVIIIe siècle ?
Ce sont les conquistadors espagnols qui, vers 1550 découvrent la pomme de terre sur le haut plateau de la région du lac Titicaca (cordelière des Andes). La « papa », de son nom quechua, y est en effet cultivée par les Indiens depuis fort longtemps. Fasciné par cette « racine » qui ressemble à la truffe et dont la saveur rappelle la châtaigne, ils la ramène dans leur pays. De l’Espagne, la pomme de terre gagne l’Italie, où les habitants l’appel Tartufoli, petite truffe, puis en Allemagne, où elle devient kartoffel. Elle fait une seconde entrée en Europe au milieu du 16ème siècle, cette fois-ci par l’Angleterre où l’a ramené l’aventurier Raleigh. Et c’est d’Angleterre qu’elle partira coloniser l’Amérique du Nord. Elle est introduite en France dès le début du 16ème siècle, au sud par Olivier de Serres, sous le nom de « cartoufle » et par l’est, par Charles de l’Escluze. Selon Olivier de serres, elle serait arrivée en France par le Dauphiné à la fin du XVIe siècle. Mais elle mettra plus de deux siècles à s’imposer…
Les Français se méfient en effet de cette plante, voisine de la belladone et de la mandragore, et de son « fruit » souterrain, accusés de transmettre la lèpre et tout justes bons à nourrir les animaux. Il faudra toute la patience et la ruse d’Antoine Parmentier pour les convaincre de ses vertus nutritives. En 1771, l’académie de Besançon lance un concours sur « les végétaux qui pourraient suppléer en cas de disette à ce que l’on emploie communément à la nourriture des hommes ». Parmentier gagne le premier prix en proposant la pomme de terre. Il veut alors mener une campagne pour la faire accepter par ses contemporains. Il commence par le plus puissant d’entre eux, Louis XVI, a qui il offre un panier de tubercules pour la table royale et quelques fleurs de pomme de terre, dont se pare Marie-Antoinette. Mais c’est un ingénieux stratagème qui viendra à bout de la méfiance générale. Il fait garder, seulement de jours, le champ qu’il cultive près de Neuilly. Brûlant de curiosité, les Parisiens dérobent des plants pendant la nuit. C’est le début du succès : la pomme de terre sera vite adoptée par les Français. Son importance était devenue telle qu’en Irlande, vers 1850, une attaque de mildiou, et l’attitude des Anglais, provoqua la mort d’un million de personnes et l’émigration en Amérique d’un million d’autres.
La patate est surprenante par sa diversité ! Il existe des variétés pour chaque utilisation.
Belle de Fontenay, la Charlotte, la Ratte, la Roseval ou l’amandine : pour les pommes vapeurs, cuites à l’eau, sautées ou en salades, des variétés à chaire ferme.
La Mona Lisa, la Samba : pour les gratins, les plats mijotés, la cuisson au four, des variétés à chaire fondante
La Bintje ou l’Estima : pour les soupes, les purées. Elles se défont aisément à la cuisson et absorbent moins l’huile.
N’oubliez pas que la pomme de terre contient de la solanine qui peut s’avérer très toxique. Ne consommez pas de tubercules trop germés ou verdis !
Sébastien a planté des Nicola petites à chaire plutôt fondantes.
Astuces :
En purée : pour l’alléger, ajouter au dernier moment, un blanc d’œuf battu en neige.
En salade : pour éviter qu’elles ne s’imprègnent trop d’huile, les arroser d’abord avec un peu de vin blanc sec pendant qu’elles sont encore chaudes. Ensuite, assaisonner normalement.
On en parle
Publication un peu tardive sur le blog, mais Sébastien présentait l’AMAP dans CRAN-GEVRIER – MA VILLE/ N97 de janvier-février 2011. Vous pouvez lire l’article entier sur http://www.ville-crangevrier.com/pdf/Cranmaville/dossier-6projets.pdf
L’eau arrive… Mais c’est pas facile
Plantation de patates et ramassage de cailloux
Montage des serres
Hiver au Taillefer
Dans le prochain numéro de « Cran ma Ville »
Bientôt les premières récoltes pour l’AMAP* Le Petit Chaperon Vert
Les premiers légumes cultivés sur le site du Taillefer sortiront de terre dans quelques mois grâce à Sébastien Vasmer-Bermond, agriculteur solidaire.
Après une formation de Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole en maraîchage bio, Sebastien Vasmer-Bermond, 30 ans, a été choisi pour s’occuper de la future AMAP Le Petit Chaperon Vert. Après une phase d’étude, le projet est désormais sur le point d’aboutir. « Je vais installer les serres début 2011 puis les premières cultures seront plantées début mars ». Animé par une réelle éthique « Nature et Progrès », l’agriculteur veut proposer des produits de qualité à un moindre coût, le tout dans une optique solidaire. « La première année, 500 m2 des 1,66 hectares de terrain seront dédiés à la culture de pomme de terre dont l’intégralité des récoltes sera ensuite donnée à l’épicerie sociale de l’association AILES ». Dès 2012, Sébastien et les membres de l’AMAP « Le Petit Chaperon vert » comptent mettre en place des projets pédagogiques en partenariat avec les écoles et les associations de Cran-Gevrier.
Le fonctionnement de l’AMAP
« Faire partie de l’AMAP est un vrai engagement » pour Sébastien. « Chaque jeudi, de 18h à 20h, les adhérents-es distribueront, chacun à leur tour, la production de la semaine, récoltée quelques jours avant, et divisée en 35 parts cette année, 45 l’année suivante ». Au prix de 20 euros, chaque part payée à l’avance par contrat, correspond à la consommation d’une famille de 4 personnes. Des demi-parts seront également proposées à 10 euros. Liés par contrat pour une période de 8 mois, les adhérents-es auront alors la possibilité de profiter de tout les bienfaits des produits bios, cultivés tout près de chez eux, avec une grande variété de légumes proposée, « plus d’une trentaine au cours de l’année ».
* Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne
Soupe mâche, roquette, radis
Depuis peu est apparu sur le marché des dizaines de types de salades tout aussi exotiques que savoureuses. Je vous en présente deux variétés que j’ai cru bon de transformer en potage. Vous savourerez leur goût unique, tout en étonnant vos invités par votre originalité. La mâche, aussi connu sous le nom de valérianelle, se présente en petites feuilles, très riche en oméga 3. La roquette, connue aussi sous le nom anglais d’arugula, ressemble aux feuilles de radis et a un goût piquant et poivré.
Ingrédients :
- 100 gr de mâche
- 150 gr de roquette
- 30 radis
- 2 pommes de terre moyenne
- 1 oignon
- 6 tasses de bouillon de poulet
- Sel de céleri
- Poivre
- Thym
- Herbes de Provence
Préparation :
- Dans une casserole mettre la mâche, la roquette, les radis, l’oignon et les pommes de terre coupées en 4.
- Amener à ébullition et ajouter les fines herbes.
- Goûter au bouillon et corriger l’assaisonnement.
- Quand l’oignon et la pomme de terre sont cuits, passer au mélangeur.
- Disposer dans les bols.
- Ajoutez y une cuillère à soupe de crème ou de crème sure pour décorer.
- Servir.
Avec ce potage rempli de plusieurs légumes santé et de saveurs uniques, vous obtiendrez votre quantité recommandée de vitamines pour la journée, sans besoin de rajouter d’huile à salade.
Retrouver la recette sur ce lien :